Au cours de la visite dans la Collégiale de Saint Savin, on remarque
le bénitier des cagots
Vraisemblablement du XIIe siècle. C'est un monolythe de 60 cm de haut. Sa vasque d'environ 35 cm de diamètre est soutenue, en partie, par deux personnages dos à dos, dont les épaules et les genoux fléchissent sous le poids. Il se trouvait en 1859 à l'extérieur du grand portail. Une tradition indique qu'il était destiné à l'usage exclusif des cagots. Ce n'est pas sûr puisque les cagots de Saint-Savin, possédaient, dans leur quartier de Mailhoc, un cimetière et une chapelle à eux (chapelle Sainte-Madeleine, tombée en vétusté en 1792). Il est possible que le bénitier ait été transféré dans cette église lors de la destruction de la chapelle des cagots
Késakéo ???????????????? me dis-je .................
Les cagots, un mot qui m'était connu, une signification qui ne l'était pas du tout. Une recherche s'imposait dont je veux vous faire profiter, mais peut-être êtes vous moins ignorantes que je ne l'étais jusqu'à ce jour !!!!!!!!!!!!!!
Parias parmi les parias, les Cagots peuvent être comparés aux intouchables indiens.
Ils furent présents dans toute l'Europe au moyen âge ; en Bretagne, dans le Bas-Poitou, en Guyenne, en Gascogne, dans le pays basque, en Navarre et surtout en Béarn.
Les montagnes des Pyrénées, pourtant terres de refuge, où les ségrégations eurent peu de prises, terre des Cathares, furent néanmoins le lieu où le phénomène des Cagots fût le plus appuyé.
Leur origine reste mystérieuse, plusieurs thèses sont évoquées, allant de wisigoths battus par Clovis à Poitiers, aux Sarazins, juifs, cathares, lépreux…Il est cependant probable qu'ils soient les descendants d'un peuple vaincu par les armes.
Le nom même de " cagot " est d'origine incertaine, il peut venir de " cangoth ": les chiens de Ghoth. On retrouve aussi les termes de Gézitain, Chrestians, Gahets, Capots, Agots…
Race maudite à vie, leur condition était mentionnée dès la naissance dans l'acte de baptême, célébré à la nuit tombée, sans carillons. Ils ne portaient pas de nom mais un prénom suivi du terme Chrestiaa, Cagot, Gézitain. Une fois morts ils étaient inhumés à l'écart des " vrais chrétiens ".
Parmi la longue liste des interdits on peut citer : le mariage avec des non cagots, l'exercice de certains métiers en rapport avec l'eau, la terre, le feu, les aliments, porter une arme ou un objet tranchant…À l'origine des ces interdictions on retrouvait la peur de la lèpre dont les cagots étaient tous censés êtres infectés.
Malgré ces interdictions draconiennes, ils peuvent occuper des postes de chirurgiens ou sages-femmes et on leur prête des vertus de guérisseurs. La plupart sont charpentiers, vanniers, tisserands, maçons, parfois réputés et appréciés pour leur travail, d'autant que, généralement, ils ne reçoivent pas de salaire et sont seulement exonérés d'impôt.
Dans certains endroit ils devaient porter une patte de canard ou d'oie d'étoffe rouge cousue sur leurs vêtements.
Ils sont parqués au fond de l'église lors de l'office, ils ont un bénitier distinct, parfois même ils ont une porte spéciale, plus petite, les obligeant à se courber pour entrer.
Ils vivent dans des quartiers spéciaux, souvent en lieu et place d'anciennes léproseries, vont chercher l'eau à des fontaines spéciales.
Malheur à celui qui oublierait sa condition et ses contraintes : en 1741, un cagot maître charpentier de Moumour eut les pieds percés au fer rouge pour avoir voulu cultiver la terre.
Malgré cette disgrâce, ils dépendent directement de l'église et non de la commune (jurat) ou des vicomtes.
Sources :http://www.loucrup65.fr/pgie0056.htm et http://www.originepyrenees.com/mag/hist/